Le 22 Avril 1961, c’est un matin comme les autres, le début d’une journée plutôt morose sur cette base aérienne de Maison Blanche, située à une vingtaine de km. d’Alger.
Je suis affecté au bâtiment des sous-officiers P.N. ( Personnel Navigant ) en tant que “permanent” , pour ne pas dire concierge, homme à tout faire et …technicien de surface comme on dirait aujourd’hui.
J’ai herité de ce poste à mon arrivée à Maison Blanche, début janvier 1961. Cette prise de fonction est le résultat d’un marchandage, d’une négociation avec l’Adjudant de Discipline: un mois de prison à Oued Smar, petit camp militaire situé à quelques km. de la base, ou bien un poste de permanent dans les “Fillods” des sous officiers, bâtiments préfabriqués situés en bout de pistes. Mon choix fut donc rapide et définitif.
La veille de mon départ en Algérie, j’avais falsifié un tître de permission afin de béneficier d’ un aller-retour Toulouse-Paris pour embrasser mes parents. Un contrôleur de la S.N.C.F. un peu trop zélé, le remarqua et fit le nécessaire, car en plus du prix du voyage que je dus acquitter, le commandant de la Base fut averti de mes aptitudes de faussaire, pièce à l’appui…
Déjà en Métropole, avant mon départ pour l’Algérie, on m’avait renseigné sur la réputation de cette prison dirigée par l’Adjudant Bire. Ce dernier contrôlait d’une main de fer ses “pensionnaires” , et ce d’une manière indirecte car il nommait comme “chef taulard” celui des prisonniers portant la plus lourde peine. Celui-ci était surnommé le “grillon de Oued Smar” car dès 6 heures du matin il cadencait les exercices physiques de ses taulards au moyen d’un sifflet. La présence de prisonniers de droit commun ajoutait encore à la triste réputation de cette prison.
Donc ce poste de permanent me donna la possibilité de fréquenter des sous-officiers, tous sympas, pour la plupart pilotes ou navigateurs à peine plus âgés que moi, et qui jouèrent un rôle important durant ces journées d’avril.
C’est en 1970, que je commençai à rédiger quelques lignes sur le putsch d’avril , aidé en cela par les notes que j’avais pu prendre alors, pressentant l’importance hstorique de ces évènements.
Le magazine Historia accepta de publier ce récit dont je vous livre ci-dessous, l’intégralité de sa parution. Je précise que les photos illustrant cet article ne sont pas de moi.
C’est décevant de lire cette fidélité au traître 2gol, sous la plume d’un natif d’Algérie. Finalement, c’est le “contingent” qui a le plus trahi. Cinquante huit ans plus tard je dis : HONTE A VOUS !
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Cher Monsieur,
A lire votre commentaire concernant mon article, je ne sais pas qui de vous ou de moi s’expose le plus.
A vouloir me jeter l’opprobre pour un choix réfléchi qui fut le mien voici plus de 58 ans, et que j’assume encore aujourd’hui, vous vous rangez définitivement parmi les antiquaires ou plutôt les brocanteurs des objets de haine du siècle passé…Je ne veux pas justifier mon choix, et je ne veux pas ignorer votre rancœur ni votre désarroi, que je respecte.
Sachez pourtant, si vous n’avez pas encore lu certains articles de mon blog, que l’Algérie je l’ai quittée en pleurant, bien avant vous peut-être. Natif d’Algérie, je le suis mais ça ne fait pas de moi pour autant un être lobotomisé. Je n’ai pas été « fidèle à De Gaulle », j’ai été fidèle à la France, mon pays, comme l’ont été ceux de ma famille qui en ont payé le prix du sang.
Et vous, quel âge aviez-vous en 1961 ? Vous, qu’avez-vous fait de vos 20 ans ? Qui êtes-vous pour condamner tous ces gosses que nous étions : « le contingent», auxquels on a donné un uniforme et un fusil pour aller « pacifier » un pays dont vous dites que nous l’avons « trahi » ? Même ceux d’entre nous qui ont été ramenés entre les quatre planchesde leurs cercueils n’ont pas trouvé grâce à vos yeux ? Nous avons dit non à la guerre civile ! Et vous, quels sont vos faits de gloire qui vous autorisent peut-être à vous regarder dans votre miroir chaque jour sans avoir honte ? De votre balcon vous avez tapé sur une casserole « Algérie française ! » ?
Et que savez-vous de moi en dehors de ce que j’ai écrit ici même ?
Racontez à vos enfants et petits-enfants comment là-bas la vie était belle, ne leur apprenez pas la rancœur qui a fait de vous un atrabilaire.
J’ai autorisé la publication de votre commentaire et j’y ai répondu , je mets donc fin à cette discussion.
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